Le tir Beursault

Cette discipline est une des plus anciennes de l'histoire du tir à l'arc. 
Cette forme de tir, bien que pouvant se pratiquer sur un terrain de concours ou des cibles se font face, se pratique essentiellement dans le nord de la France (pays d'arc) et en région parisienne dans le respect des traditions médiévales à savoir dans un jeu d'arc.

Le terrain ou jeu d'Arc
Un Jeu d'arc ou jardin d'arc se compose de deux buttes (cibles) opposées et distantes d'un cinquantaine de mètres. Ces buttes s'appellent butte d'attaque et butte maîtresse. Entre les deux une allée centrale dénommée "l'allée du Roy". De part et d'autre de l'allée centrale deux allées de dégagements aussi appelées "allées des chevaliers". La sécurité est assurée par des panneaux de bois de 4m de hauts appelés "gardes" placer de part et d'autre et tout au long de l'allée du Roy.
Les tireurs sont regroupés par pelotons de 5 à 6 archers. Au début du concours, Chaque archer tire une flèche de la butte maîtresse vers la butte d'attaque. Ensuite il emprunte l'allée de dégagement pour rejoindre la butte d'attaque. Une fois tous les archers regroupés, ils comptabilisent leurs points.
 

Les points

Chaque flèche dans la cible compte pour un "honneur" et autant de points que déterminés par son emplacement dans la cible. 
A l'issue du marquage les archers tirent une flèche de la butte d'attaque vers la butte maîtresse et ainsi de suite pendant 20 "haltes" ou aller-retour. L'archer tirera donc 40 flèches. Au maximum il aura donc 40 honneurs si toutes ses flèches ont atteint les cibles et un maximum de 120 points (le blason allant jusqu'à 3 points). Une exception toutefois en championnats de France et en ronde ou le centre est compté 4. 
Pour participer aux championnats de France en Septembre, certaines régions ont obligation, pour valider la qualification de leurs archers, de participer à un bouquet provincial afin de présenter et bénir à l'occasion d'une messe le drapeau de leur Compagnie. L'archer quant à lui a obligation de participer au moins à une ronde (concours dans un jeu d'arc) organisée par le dépositaire du bouquet provincial
 
Le blason: (ou "carte") :
Les cordons sont jugés défavorable, dommage pour celui ou celle qui fait un cordon extérieur, car on considérait que la flèche ne faisait qu'érafler la poitrine de l'adversaire.
 Le cordon extérieur s'appelle le "grand cordon", son diamètre est de 450mm Le cordon limite 2/3 s'appelle "petit cordon", son diamètre est de 125mm 
Le cercle central appelé "noir" mesure 40mm et le point central en blanc est la "mouche" elle fait 10mm.
L'intersection centrale des ligne représente les chevaliers absents ou décédés. Le centre en noir est compté 4 avec cordon favorable uniquement à l'occasion des championnats de France.
 
Un peu d'histoire :

C'est Charlemagne qui créa chez nous les premiers corps d'archers, c'est lui qui imposa ce qui deviendra un dicton : avoir deux cordes à son arc. Mais c'est son fils, Louis le Débonnaire (778-840) qui fut vraiment à l'origine de l'archerie en France, avec l'aide de l'abbé de Saint Médard, il créa les compagnies d'archers en 825.

Les invasions Normandes qui suivirent le règne du grand Empereur virent les premières batailles à l'Arc. Pour la défense, les compagnies d'Archers s'installèrent donc en chapelets, tout au long des affluents de droite de la Seine : quatre rivières qui délimitaient cette "île" de France qu'on appelle toujours le "Pays d'Arc"...c'était il y a douze siècles.
Dans cette ancienne Gaule christianisée, l'enjeu était aussi religieux et les évêques encouragèrent les archers à la défense du pays.
Si l'arc était une arme de chasse et de guerre, l'aspect ludique et moral du "noble jeu" n'échappa pas à st Louis qui l'encouragea de diverses manières.

Aux XIVème et XVème siècles, la guerre de Cent Ans réactualisa l'usage de l'arc dans un conflit où la royauté française enrôla les compagnies existantes dans les milices facilement mobilisables. Ainsi des corps de "francs-archers" furent crées et exemptés d'impôts ( Francs) contre un entraînement régulier, et bien sûr contre leur disponibilité en cas de conflit.
Les compagnies d'arc dotées de règlements et astreintes à une discipline militaire devaient maintenir un bon niveau technique. L'émulation imposa les compétitions.
Le bouquet apparut donc il y a sept siècles pour faire concourir tous ceux d'une même province ( Valois, Artois, Hainaut, Brie, ...).

La révolution fit disparaître les compagnies d'arc. Sitôt la terreur passée et l'Empire éteint, elles se reconstituèrent où elles étaient nées neuf siècles auparavant.
De nos jour, la récompense du vainqueur n'est plus un bouquet et la province s'est étendue à toutes la France, et à son Outremer.
Les compagnies organisatrice se transmettent toujours un bouquet symbolique dans un vase crée pour la circonstance et que l'on expose au défilé de la parade.
Les tir qui ont lieu au jeu d'arc jusqu'en septembre supportent le Grand Prix et le Prix Général; ils assurent aussi la sélection au championnat de France du tir traditionnel français: le tir au berceau ou beursault ( tir à une flèche en aller-retour à 50 mètres).

Le Bouquet Provincial :  
Le Bouquet Provincial , héritier des anciens tournois, reste surtout une grande fête.
Jadis les populations fêtaient à cette occasion ceux qui assuraient la défense des bourgs. Aujourd'hui les décorations des maisons dans les rues de la ville témoignent de l'attachement des habitants à la compagnie locale.

Le Bouquet Provincial reste une tradition bien vivante qui à permis à un sport de traverser les siècles. Peu de sport peuvent revendiquer douze siècles de pratique dans une même région, peu de sport intègre aussi facilement des génération aussi différentes sous une devise qui reste d'actualité : "Honneur et Courtoisie".

Participation de l'USBARC aux bouquets de :

Vailly sur Aisne

 Chambly

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